Histoire de l’homéopathie
I - Introduction Le XVIIe siècle, siècle des lumières, est riche de la pensé d’auteurs de la littérature classique actuelle. Voltaire, Rousseau, Molière ont été les précurseurs de la pensé sociale et ont soufflé le mot vers l’initiative de la révolution française. Peu d’entre eux, ont émis une critique pertinente vers la médecine et le chemin qu’elle devait prendre. Seul quelques pamphlets de Molière venaient critiquer la méthode des médecins de l’époque. Les mots, purges, saignés, clystères, miasmes… termes médicaux de cette période donnent d’ailleurs un aperçu, tout à fait angoissant, des diagnostics et thérapeutiques de ces temps sombres de la médecine. Période sombre, à la fois dans les découvertes et les explications de l’organicité des maladies, mais aussi dans leurs thérapeutiques. La science expérimentale n’existe pas a cette époque, alors que c‘est elle qui donnera deux siècles après, toutes ces dimensions à la médecine actuelle. Parlant de science médicale expérimentale, je me permets dés à présent, un aparté pour souligner le fait qu’il faille considérer l’expérience comme le pilier de l’avancé de la science. Cette expérimentation est instiguée par l’homme, mais ne lui appartient pas. La vérité scientifique ne sort pas de la bouche de l’expérimentateur, mais de l’expérience et des mesures qu’elle offre à l’interprétation. Et à chaque étape de l’intervention de l’homme lors de l’expérience, il faut se poser la question constante de l’introduction d’un biais de l’expérimentateur, c’est à dire d’une idée qui ne serait qu’une interprétation erronée des résultats. Dans cette période mouvementé et glauque, ou la " Faucheuse " vous attendait à chaque tournant, envoyant sur vous des maux inconnus de l’époque et donc non traités par les médecins, les seules thérapeutiques s’appelait saignée, purges, mixture à base d’arsenic, de métaux lourds toxiques ou autres potions dont l’absence d’expérimentation avec des règles strictes ne choquait aucun médecin. Ces même médecins suivant sans broncher le chemin que leur avaient tracé leurs pères, qui tenait eux même leurs enseignements du dictat de « médecin » , qui avaient déclaré pour la premières fois, après certainement une nuit d’insomnie, que l’extrait d’arsenic permettait de guérir certains miasmes cutanés… J’aime assez, à ce sujet, parodier la phrase de Jean Jacques ROUSSEAU qui exposait son point de vue sur la propriété individuelle en disant « Le premier qui ayant enclos un terrain s’avisa de dire ceci est à moi et trouva des gens assez sots pour le croire fut le vrai fondateur de la société civile ». Et disant moi-même au sujet des croyances médicales non basé sur l‘expérimentation « Le premier qui ayant émis un dogme médical et trouva des gens assez sot pour diffusée ce savoir inné et non expérimenté sera le fondateur d’une nouvelle fabulation » Voici d’ailleurs une idée reprise par certain gourou, ayant bien compris le système de la pensée humaine et basant sur un savoir divin le socle de certaines sectes, ou des sots diffusent allégrement les idées de leur maître. Comme nous venons de le voir, il ne faillait pas bon être malades en ces temps. Mais un médecin allemand prénommé Samuel Hahnemann eut le mérite, dés 1796, d’émettre contre l’avis de ses paires un nouveau dogme thérapeutique qu’il appela l’homéopathie venant du Latin ou du Grec (Mais cela est un autre débat) « Homéo » ou « Homois » qui signifie semblable et « Pathos » signifiant Maladie. - Pesons au plus prés les termes de cette dernière phrase. En effet, j’ai choisi le terme de dogme car bien qu’Hahnemann fut le précurseur des expérimentations thérapeutiques humaines, comme le crie haut et fort les homéopathes convaincus « Hahnemann est le premier concepteur de l’expérimentation médicale avant même Claude Bernard ». La base des théories fondée sur trois points, Similitude – Dilution – Dynamisation, n’est fondée sur aucun fait expérimental, comme nous le verrons plus tard. - Pourquoi limiter ce dogme à la thérapeutique ? Et bien, tous simplement parce qu’a l’époque, la partie diagnostic était insignifiante. On ne connaissait pas la nature des maladies et leurs causes essentielles, tout s’interprétait à travers des concepts comme les humeurs, les biles, les miasmes... Et cette étape allant des symptômes du patient à la thérapeutique reste encore actuellement dans l’approche homéopathique. D’aucun exploite d’ailleurs cette stratégie thérapeutique particulière de l’homéopathie en construisant grâce aux techniques de notre ère moderne notamment l’informatique, des logiciels permettant, à partir de répertoire de pathogénésie (Répertoire de Kent, disciple d’Hahnemann), de mettre en entré les symptômes que l’on retrouve chez un patient et en sortie d’avoir le traitement adapté. Comme vous le constaté, l’étape diagnostic qui est le fondement même de notre profession de médecin est complètement shuntée, pour dieu seul sait qu’elle raison. II – La Vie d’Hahnemann Samuel Hahnemann est né à Meissen en saxe, en 1755. Il étudie les sciences et la médecine à Leipzig et ses facultés pour les langues étrangères lui permettent de lire et de traduire de nombreux ouvrages. Dans sa lecture des textes anciens, les hypothèses d’Hippocrate sur le « Similia similimum curantur », c’est à dire « les semblables soignés par les semblables », le fond réfléchir sur de nouvelles idées thérapeutiques, plus adaptées et moins traumatisantes que celle pratiquée à l’époque. Hahnemann est assez instables dans l’exercice de sa profession, il réside successivement à Vienne, Dessau, Gommern, Dresde puis revient à Leipzig avec sa famille, car marié et père de trois enfants, en 1789. En 1790, convaincus par la réalité de la « loi » des similitudes, il tente sur lui-même l’expérimentation pharmacologique à partir de l’écorce de quinquina, connu à l’époque comme traitant efficacement la « fièvre pernicieuse » dont la réalité diagnostic est connue actuellement comme l’accès de paludisme. Il décrit ainsi l’ensemble des symptômes qu’il ressent, dont certains ressemble à ceux de l’accès palustre, mais en oubliant le symptôme essentiel de cet accès qui est la fièvre non retrouvée lors d’une prise de quinquina. Paradoxalement il considèrera une préparation homéopathique de quinquina comme traitement de la fièvre, selon cette même loi des similitudes. La vie expérimentale de Samuel Hahnemann et de ses disciples fut donc la réplique de cette première expérience, en expérimentant toute sorte de mixture sur eux même, c’est à dire sur l’homme sain. Avec bien sur recueille à chaque fois des symptômes ressentis, qui furent ensuite regroupés dans un ouvrage « Materia Medica Pura », toujours utilisé aujourd’hui pour connaître les traitements à prescrire en fonction des symptômes présentés. Un problème survenait, malgré tout, dans la réalisation de ces expériences sur sujet sain. En effet, comme nous l’avons précédemment formulé, des substances toxiques étaient présentes dans la pharmacopée de l’époque (Arsenic, Métaux lourds toxiques…) Il fallais donc résoudre ce dilemme pour permettre en toute sécurité d’absorbé les substances et en faire la description symptomatique des effets. La solution fut rapidement trouvée par Hahnemann, grâce à des dilutions successives pour réduire le pouvoir toxique du principe actif. Voici émis le deuxième principe, des hautes dilutions, de l’homéopathie. Dont les bases ne sont pas le résultat d’une expérimentation pour savoir si un traitement était plus efficace avec de basses ou hautes dilutions, mais celui d’une nécessité pour permettre la poursuite de l’expérimentation de principe actif dont les partisans ne connaissaient pas les pouvoirs toxiques avant de les administrer. D’où également le fait que ces hautes dilutions ne présente aucun effet secondaire. Nous verrons par la suite, grâce à une explication physique et scientifique actuelle, qu’en fait après un certain niveau de dilution du principe, ce même principe n’est plus présent dans le solvant, donc effectivement n’a plus effet secondaire, mais peu être aussi plus d’efficacité (n’allons pas trop vite dans nos explications et remettons à plus tard ce chapitre). L’ensemble des travaux de Samuel Hahnemann furent publié dans six éditions successives de « l’organon l’art de guérir » aux dates respectives de l’édition I : 1810 - édition II : 1818 - édition III : 1824 - édition IV : 1829 - édition V : 1833 - édition VI : 1843, mais qui ne sera publiée en langue allemande qu’en 1920. A chaque publication on retrouvait les idées princeps du maître, mais également des contradictions. Par exemple, Hahnemann considérait dans sa 4e édition que les dilutions ne pouvaient dépasser une dilution de plus de 30 CH (30 dilutions au centième hahnemanienne), et cela par pur esprit égoïste et de rivalités, au vu du comportement de ses disciples comme korsakoff qui introduisait de nouvelles méthodes de dilution successive beaucoup plus rapide et haute. Puis sous la pression de ses plus proches disciples, il changea son idée première, dans la 5e édition, et accepta, dans un souci de standardisation et de monopole des préparations pharmaceutiques homéopathiques (déjà on parle d’argent), des expérimentations sur des dilutions à 150 CH, 300 CH … D’autres concepts d’Hahnemann sont également paradoxaux par rapport à l’exercice actuel de l’homéopathie. En effet, dans la 5e édition paragraphe 286, Hahnemann écrit ceci : "L'effet d'une dose homéopathique s'accroît en proportion de la masse du liquide dans lequel on la dissout pour la faire prendre au malade, quoique la quantité de substance médicinale reste la même. Mais alors le remède se trouve mis en contact avec une surface beaucoup plus étendue, et le nombre des nerfs qui en ressentent l'effet est plus considérable. Quoique les théoriciens prétendent qu'on affaiblit l'action du médicament en étendant sa dose d'une grande quantité de liquide, l'expérience dit précisément le contraire, au moins pour ce qui concerne les moyens homéopathiques" Il note donc que les dilutions en dose sèche sont moins efficaces que les dilutions en phase liquide. C'est ainsi qu'une dilution en phase liquide permet de réduire la cure à la moitié ou au quart du temps nécessaire avec des doses sèches. Hors dans le commerce vous ne trouver, aucune mention de dilution du granule dans l'eau, encore moins de préparations déjà en phase liquide à usage courant. Paradoxal n'est ce pas, puisque selon le Maître on peut guérir deux fois plus vite avec une dose homéopathique en phase liquide. Evidemment du point de vue commercial cela pose beaucoup plus d'inconvénient, notamment de conservation !. D'ailleurs ce problème était posé par Hahnemann en son temps, puisqu'il proposait pour éviter toute macération des solutions homéopathiques, l'adjonction de Brandy ou de morceau de charbon ajouter à la solution. Lettre de Hahnemann à Constantin Hering, en 1836 : "J'ai apporté quelques améliorations dans la technique de notre art et tu vas être le premier à les connaître... Comme mes médicaments sont très puissants, je dissous rarement plus d'un granule dans 7, 15, 20, 30 cuillères à soupe d'eau, comme les patients n'ont pas d'eau distillée (qui de toute façons s'altère et fermente après plusieurs jours) j'utilise de l'eau de source ou de rivière mélangée à 1-15ème ou 1-20ème d'esprit de vin ou bien je mets 3 ou 4 petits morceaux de charbon de bois dur dans la solution. Ce mélange (dont un patient souffrant d'une maladie chronique prend 1, 2 ou 3 cuillères à café chaque jour ou un jour sur deux) doit être secoué 5 ou 6 fois avant chaque prise, pour changer chaque fois le degré de dynamisation." Une nouvelle contradiction intervient dans cette lettre. En effet, Hahnemann préconise après expérimentation d'effectuer une succussion, c’est à dire une série de secousses, préalable à leurs prises, des solutions homéopathiques pour les dynamisées. La dynamisation entraînant l'augmentation du pouvoir thérapeutique du médicament. (Nous verrons prochainement ce nouveau dogme de l’homéopathie) . Y a t'il un seul homéopathe qui préconise à ses patients de secouer le tube de granule avant la prise pour augmenter l'efficacité de la prise. La question reste posée... !! Cette remarque est effectuée également au paragraphe 287 de la 5e édition ou Hahnemann précise "Quel que soit le nombre de secousses 1, 2, 3, jusqu'à 10 ou plus, cela augmentera progressivement la dynamisation de la solution aqueuse de remède." En dernier lieu voyons un peu les quelques élucubrations expérimentales des disciples d'Hahnemann écrivant : "Depuis mes dernières communications publiques sur notre Art de Guérir, j'ai acquis de l'expérience pour trouver la meilleure façon possible d'administrer les doses de médicaments aux patients et je vais vous communiquer ce que j'ai trouvé dans ce sens. Un petit granule sèche d'une des plus hautes dynamisations sous la langue ou la respiration modérée d'un récipient ouvert contenant un granule ou plus, se trouve être la dose la plus petite et la plus faible ayant la plus brève durée d'action." Tout à fait particulier cette description du pouvoir thérapeutique de répartition homéopathique a travers les airs. On peut se poser quelques questions sur la réalité de la rigueur scientifique dans les recueils symptomatiques de la « Médica Matéria Pura » Hahnemann écrivit en parallèle des éditions de « l’organon » une série d’éditions successive « Des maladies chroniques », édition II : 1830 -édition III : 1835 - édition IV : 1837 – édition V : 1839. Ce sujet était abordé par Hahnemann devant les difficultés thérapeutiques qu’il rencontrait lors de pathologies chroniques, sa technique médicale permettant plus difficilement leurs guérisons. Il est à noter dans le traitement des maladies chroniques quelques situations dogmatiques également particulière dans leurs énoncés et dans la réalité actuelle de leurs utilisations. Hahnemann écrivit notamment au paragraphe 242 et 245 de la 4e édition de l’organon : « Toute amélioration, qui se dessine franchement et fait des progrès continuels est un état qui, aussi longtemps qu’il dure, interdit formellement la répétition du médicament » « Toute nouvelle dose d’un remède quelconque, même celui qui a été donne en premier lieu, et qui jusqu'à ce moment s’est montré salutaire, n’aboutirait qu’à troubler l’œuvre de guérison » « En un mot, en répétant la dose du même remède bien indiqué avant la fin de son action, nous dérangeons l’amélioration et de cette façon nous retardons la guérison » Voici donc, un nouveau dogme d’Hahnemann qui relate de part son expérience, qu’il faut dans le traitement d’une pathologie initié la première prise d’un traitement homéopathique et surveiller le patient pour vérifier l’efficacité du traitement. Dans l’affirmative de son efficacité attendre que les signes d’amélioration s’estompent pour redonner une nouvelle dose de remède, sous peine de voir se « troubler l’œuvre de guérison ». C’est ce qu’appel Hahnemann le principe « d’attendre et voir ». Ce dogme pourtant important dans la stratégie homéopathique d’Hahnemann, à été complètement oublier dans la conduite thérapeutique de nos homéopathes. Pourquoi ? Et bien tous simplement parce qu’il ne correspond pas, comme pour les médicaments en phase liquide, à une méthode pratique pour l’exercice actuel de la médecine !. Vous rendez vous compte, revoir tous les jours son patient pour savoir à quel moment lui ré administrer une nouvelle dose de traitement homéopathique … Les fondations de l’homéopathie sont vraiment placées sur un sol friable ! D’un coté on fait l’éloge d’Hahnemann et de la première médecine expérimentale avec des dogmes bien clairement repris, et de l’autre on oubli des pends entiers de son « expérimentation » par simple aspect pratique.
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