Médicis

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Homéopathie et Obscurantisme

I – Introduction

La science a marqué son empreinte dans notre société et peu d'entre nous peuvent séparer leur mode de vie, de l'utilisation de ses applications. Certains "opportunistes" offrent, malgré tout, une critique acérée de notre mode de vie « matérialiste » où règne l'omnipotence de la science, sans proposer d'autres « vraies » alternatives. Ces mêmes opportunistes, adeptes du "Naturel", se retournant facilement vers la science à la moindre difficulté, sans bien sûr, remettre en question leurs concepts ...


Science et vie 1985 N°15

L'exemple de la médecine reflète parfaitement la réalité du monde actuel et de ses progrès. Seule la science et le raisonnement scientifique nourrit du matérialisme a permis d'augmenter et d'améliorer la qualité de vie de l'Homme, ces dernières décennies.

L'Histoire nous montre d'ailleurs la limite des techniques médicales issues de société répondant à d'autres critères que la  technicité et le « matérialisme ». Le chamanisme, les guérisseurs, le magnétisme et bien d'autres médecines parallèles,  ne sont que des réponses mystiques à la question de la maladie et de la mort, car devant ces fléaux individuels ou collectifs « on ne peut se permettre de ne rien faire !! ». Mais ne rien faire ce n'est pas faire n'importe quoi !!!

Le raisonnement scientifique s'appuie sur le matérialisme et par la même sur «l'expérience». Et c'est elle et elle seule, qui donne sa valeur à la science et non des idées préconçues, des paroles envolées, ou des théories prises pour des vérités car issues de Savant Cosinus dont la réputation gratuitement octroyée à l'issue de quelques succès, les dispense, dans l'esprit de tout à chacun, de "l'expérimentation" et des réponses données par l'expérience. 

Car parlant de médecine expérimentale, il faut souligner le fait qu'il faille considérer l'expérience comme le pilier de l'avancée de la science et notamment de la médecine. Cette expérimentation est instiguée par l'homme, mais ne lui appartient pas. La vérité scientifique ne sort pas de la bouche de l'expérimentateur, mais de  l'expérience et des mesures qu'elle offre à l'interprétation. Et à chaque étape de l'intervention de l'homme lors d'une expérience, il faut se poser la question constante de l'introduction d'un biais de l'expérimentateur, c'est-à-dire d'une idée qui ne serait qu'une interprétation erronée des résultats.

Pour parodier la phrase de Jean Jacques ROUSSEAU qui exposait son point de vue sur la propriété individuelle en disant «  Le premier qui ayant enclos un terrain s'avisa de dire ceci est à moi et trouva des gens assez sots pour le croire fut le vrai fondateur de la société civile ».

On pourrait dire au sujet des croyances médicales non basées sur l'expérimentation : «  Le premier qui ayant émis un dogme médical et trouva des gens assez sots pour diffuser ce savoir inné et non expérimenté sera le fondateur d'une nouvelle fabulation »

Voici d'ailleurs une idée reprise par certain gourou, ayant bien compris le système de la pensée humaine et basant sur un savoir divin le socle de certaines sectes, où des sots diffusent allègrement les idées de leur maître.

En conséquence et en regardant notre société avec quelques reculs, il est particulier de voir nos contemporains satisfaire des besoins purement matériels et notamment médicaux à travers des moyens qui se veulent issus de la science, mais qui ont, en réalité, une origine profondément mystique et basée sur la croyance ...

II – Qu'est ce que l'homéopathie

Le mot "homéopathie" vient des mots grecs 'homois' (semblable) et 'pathos' (douleur ou maladie).

Ce terme fut utilisé pour la première fois par Samuel Hahnemann, fondateur et maître de l'homéopathie. Né à Meissen en 1755 et mort en 1843, Hahnemann était un médecin allemand, qui cherchait de façon louable, une autre méthode thérapeutique moins traumatisante, à l'âge où saignées et purges faisaient loi dans la pratique médicale de l'époque, et où "ne rien faire" était certainement plus profitable au patient, d'où l'enthousiasme pour cette nouvelle méthode thérapeutique ...

Il effectue la majeure partie de ses études à Leipzig et c'est à l'âge de 40 ans, en 1796, qu'il émet sa théorie sur les similitudes, déjà proposée par Hippocrate dans l'antiquité.

Cette théorie met en avant le fait qu'un principe actif étant capable, à dose importante (pondérale) et sur un sujet sain, de donner des symptômes ou "effets secondaires", est à dose infinitésimale capable d'éliminer ces mêmes symptômes chez un patient malade.

En plus clair et grâce à un exemple : Si un produit X fait vomir un sujet non malade, lors d'un essai de pathogénésie, il fera disparaître ces mêmes vomissements chez un sujet malade grâce à sa préparation homéopathique, c'est-à-dire après dilution et dynamisation.

Cette similitude dans l'effet contraire, différenciant les principes actifs à dose pondérale chez l'homme sain et les remèdes homéopathiques dilués chez le patient malade fut le premier dogme de l'homéopathie retenus par Samuel Hahnemann.

Une autre théorie sera également émise par Hahnemann dans le courant de ses expérimentations. Celle de la dynamisation des dilutions homéopathiques qui permet par simple "secousse" ou succusions de la préparation homéopathique de potentialiser son activité...

Voici donc rapidement exposés les trois principes fondamentaux de l'homéopathie :

  + La similitude,
  + La dilution,
  + La dynamisation,

1) La similitude

En 1790, c'est à la traduction de « Treatise of the Materia Medica » (Edimburg 1789) de G-Cullen, médecin écossais de grande réputation, qu'Hahnemann fut attiré par un de ses écrits sur l'intérêt thérapeutique de l'écorce de quinquina en tant que fébrifuge (diminution de la fièvre) dans les fièvres pernicieuses (accès de paludisme) et à son action « tonifiante » gastrique.

Convaincus par la réalité de la « loi » des similitudes déjà mise en avant par Hippocrate, il tente sur lui-même la première expérimentation pharmacologique en tant que sujet sain. Il décrit ainsi l'ensemble des symptômes qu'il ressent dont certains ressemblent, pour lui, à ceux de l'accès palustre, c'est-à-dire un paludisme :

- Fièvre intermittente,
- Refroidissement des extrémités,
- Fatigue,
- Tremblement,
- Sensation de soif et de chaleur brûlante ...

Hahnemann note, " Par expérience, j'ai pris pendant quelques jours, deux fois par jours, à chaque fois quatre drachmes ( une drachme valant 3,42 grammes ) de bon china ( écorce de quinquina = china regia ); tout d'abord mes pieds, le bout de mes doigts se refroidirent, je devins épuisé et somnolent puis mon coeur se mit à battre, mon pouls devint dur et rapide ; une anxiété insupportable, un tremblement mais sans frissons, un épuisement de tous les membres; puis des coups dans la tête, rougeur des joues, soif, bref tous les symptômes habituels que je connais de la fièvre intermittente sont apparus les uns après les autres ".

Ou encore il note, " J'ai déjà mentionné que l'écorce administrée à des doses élevées provoque chez des personnes sensibles mais en bonne santé, un véritable accès de fièvre intermittente. C'est probablement grâce à cet effet que cette substance vient à bout et guérit cette affection. Maintenant que j'ai davantage d'expérience, j'ajoute que ceci n'est pas seulement probable, mais que c'est absolument certain ".

La réalité de cette description est déjà douteuse dans le sens où aucun de ses symptômes n'est retrouvé dans les expérimentations  toxicologiques de la quinine, alcaloïde du quinquina et principale substance active permettant l'arrêt de l'accès palustre ou " fièvre pernicieuse ".

Ainsi, les effets toxicologiques réels d'une prise de quinine, c'est-à-dire la prise à des posologies importantes chez des sujets sains, sont les suivants :

- Bourdonnement d'oreille,
- Hypoaccousie ou baisse de l'acuité auditive,
- Vertiges,
- Baisse de l'acuité visuelle,
- Collapsus cardiovasculaire,
- Troubles du rythme cardiaque. (Seul signe retrouvé par Hahnemann dans sa description de l'accélération du pouls).

Comme vous pouvez le constater aucune fièvre n'est retrouvée ... Hors si l'on reprend la logique de la loi des similitudes, la prise de quinquina à dose importante devrait donner de la fièvre chez un homme sain (non retrouvé en toxicologie), pour avoir une action contre la fièvre si sa prise était réalisée chez un malade à dose homéopathique !!! 

Il est donc paradoxal qu'Hahnemann aie considéré une préparation homéopathique de quinquina, comme traitement de la fièvre, selon cette même loi des similitudes.

A partir de ce premier exemple pris pour base de la réflexion d'Hahnemann, on peut déjà se poser quelques questions sur la véracité des résultats expérimentaux qu'obtint par la suite son auteur...

Rappelons a ce titre que tremblements ou frissons, sueurs ou impressions de chaleur locale ne sont pas une preuve de température. Seul la prise d'une température à l'aide d'un thermomètre offre la réalité expérimentale d'une fièvre, et la découverte technique du thermomètre comme outil de mesure de la température vient tout juste d'être réalisé à l'époque d'Hahnemann ... 

La vie expérimentale de Samuel Hahnemann et de ses disciples fut donc la réplique de cette première expérience. En expérimentant toutes sortes de mixture, connues de l'époque,  sur eux-mêmes ou sur des volontaires, c'est-à-dire sur homme sain. Ces essais, sur personnes saines, étant appelés "essais de pathogénésie". 

Les essais de pathogénésie ont ainsi permis à chaque fois, le recueil des symptômes ressentis sur homme sain, qui furent ensuite regroupés, par Hahnemann et ses disciples, dans un ouvrage la " Matéria Médica Pura ", ouvrage de référence toujours utilisé actuellement pour connaître les traitements à prescrire en fonction des symptômes présentés par le patient.

Si l'on regarde de plus près cet ouvrage "La materia médica pura" on y trouve par exemple, l'étude d'Apis Mellifica qui est une dilution de venin d’abeille. 

L'ensemble des signes qui ont été recueillis dans la "Materia Médica Pura", lors de son expérimentation étaient les suivants :

- Convient bien à l'état scrofuleux.
- Ganglions augmentés de volume, durs ou cancers.
- Les femmes, particulièrement les veuves.
(
Rq. personnelle : "Tout à fait particulier cette action spécifique chez la femme veuve !!!").
- Les enfants et les filles, bien que généralement soigneux, deviennent maladroits et laissent tomber les objets qu'ils tiennent.
- Mauvais effets, consécutifs à un exanthème aigu, mal sorti, ou supprimé.
- Rougeole, scarlatine, urticaire.
- Troubles survenant après une peur, de la jalousie, de la fureur, une vexation, une mauvaise nouvelle.
- Irritable.
- Nerveux.
- Anxieux.
- Difficile à contenter.
- Tendance pleurnicharde.
- Ne peut appeler au secours.
- Découragée, abattue.
- Enfants qui poussent des cris aigus, soudains, perçants, durant leur sommeil, ou, en s'éveillant.
- Œdème : comme une poche, bouffie, gonflée, sous les yeux.(Si c'est la paupière supérieure c'est plutôt Kalium carbonicum ).
- Des mains et des pieds.
- Hydropisie sans soif.
- Très grande sensibilité au toucher.
- Les douleurs brûlantes, piquantes et cuisantes comme des aiguilles d'insectes, contuses, vont brusquement d'une région du corps à une autre.
- Absence de soif dans les anasarques ou les ascites.
- Incontinence d'urine, avec cystite.
- Peut à peine retenir ses urines un moment, les urines sont extrêmement cuisantes lors des mictions. Fréquente, douloureuse, sanguinolente, peu abondante.
- Constipation avec impression de quelque chose de serré dans le ventre, qui se romprait au moindre effort.
Etc ...

Latéralité droite : 

- Augmentation de volume de l'ovaire droit avec ascite.
- Testicule droit.
- Fièvre intermittente, paludisme.
- Frisson à 15 heures, avec soif.
( Rq. personnelle : " Attention è15 heures cela ne fonctionne plus !!!".(Sic))

Aggravation :

- Après avoir dormi dans un espace clos, particulièrement dans les pièces chaudes et surchauffées.
- Après s'être mouillé mais superieure en lavant, ou en humectant la région malade avec de l'eau froide.

Amélioration :

- Par le grand air.
- Par l'eau froide ou le bain froid.

Découvert :

- Les douleurs sont augmentées en toussant, en marchant, ou en changeant de position ou en se tenant droit lorsque l'on est assis. (Rq personnelles : " Vraiment observateurs ces homéopathes ...").

Voici la description que l'on peut trouver dans "la matéria médica pura" et cela pour quelques centaines de "médicaments" !!!.

Le but de l'homéopathe (au moins pour le partisan de l'homéopathie uniciste) va donc être de trouver le seul médicament qui possède dans sa description, la solution qui vous ressemble le plus, d'où la notion de "personnalisation" du traitement qui n'est pas un dogme au sens propre de l'homéopathie et d'Hahnemann, mais qui trouve un écho marketing tout à fait particulier dans notre société où chacun veut se sentir unique, bichonné et certainement pas l'équivalent de son voisin ...

Vous pourrez également remarquer, au travers de mes remarques personnelles, de tout à fait surprenantes constatations ayant un rapport "certain" avec votre état de santé !!! Bien sur APIS MELLIFICA n'est pas une exception et l'on pourrait trouver plus de 1000 remèdes testés et décrit dans la materia medica pura avec une pathogénésie tout aussi surprenante ...

2) La dilution.

Déjà au début du siècle, quelques ouvrages pourfendeurs de l'homéopathie étaient édités.

L'une des premières études critique du début du siècle, « Examen critique de l'Homéopathie », revient au Docteur L H Dejust travaillant en 1922 à l'institut Pasteur et qui dès cette période posera quelques jalons dans l'explication des points obscurs de l'homéopathie.

Nous allons donc laisser la parole au Docteur L H Dejust et à son confrère le Docteur Lazare qui proposa un exposé simple et didactique sur la question des hautes dilutions utilisées par les Homéopathes revendiquant, même en cette période, l'intérêt des dilutions dans l'efficacité des remèdes homéopathiques.

" Les travaux modernes, disent certains auteurs homéopathes, ont fait reconnaître que la matière est divisible presque jusqu'à l'infini, jusqu'à l'état d'atomes. Ceux-ci ont même pu être comptés. Cette extrême divisibilité de la matière rend admissible l'action des hautes dilutions. Une réponse à cet argument a été donnée par le Docteur Lazare (Revue de Biologie appliquée, mars 1920)."

" Il est assurément toujours possible, étant donné une quantité définie d'un produit soluble, de l'étendre dans une quantité de dissolvant indéfiniment grande. Mais si la matière n'est pas divisible à l'infini, il est impossible de procéder indéfiniment en partant d'une quantité définie de produit soluble, à des dilutions homogènes successives, dont chacune contienne seulement une certaine fraction définie de la précédente . En effet, en procédant ainsi, on arrive nécessairement, à un moment donné, à la solution d'ordre n qui contient au maximum une particule indivisible du corps dissous . Cette solution est la dernière possible ; elle marque la limite de la dilution."

" Ces notions, un peu abstraites, peuvent être rendues plus intuitives au moyen d'un rapprochement avec un objet plus familier. Pour terme de comparaison, nous prendrons un objet familier à tout biologiste, le globule rouge du sang humain."

" Imaginons (d'une façon tout à fait arbitraire), que nous ayons entre les mains une préparation consistant en un centimètre cube de sérum artificiel, où se trouvent en suspension un nombre déterminé, disons mille globule rouges, uniformément répartis dans le liquide. Prélevons, à l'aide d'un compte goutte approprié, la dixième partie de cette préparation ; ce sera deux gouttes si le centimètre cube de sérum artificiel contient vingt gouttes. Ajoutons ces deux gouttes de sérum chargées d'hématies à dix huit gouttes de sérum artificiel pur. Nous obtenons ainsi une préparation nouvelle, de même volume que la première, mais contenant si la répartition des globules était tout à fait uniforme, un nombre dix fois moindre d'hématies, 100 globules rouges au lieu de 1000. Répétons sur cette seconde préparation une opération similaire ; nous obtenons une troisième préparation qui ne contient plus que 10 globules. Recommençons encore une fois ; si la préparation a toujours été uniforme, la quatrième préparation à laquelle nous aboutissons ne doit plus contenir qu'un seul globule rouge, dont on pourrait à la rigueur vérifier la présence en faisant circuler toute la préparation sous l'objectif d'un microscope."

" Que va t'il maintenant se passer si nous cherchons à recommencer encore la même opération ? De deux choses l'une : l'unique globule rouge subsistant passera dans notre compte gouttes ou n'y passera pas. La première éventualité a pour elle une chance sur dix ; la seconde éventualité a pour elle neuf chances sur dix. Dans la première éventualité, nous obtiendrons une préparation identique à la précédente au point de vue de la teneur en globules rouges : un seul globule dans tout le liquide.

Dans la seconde éventualité ( la plus probable ), nous obtiendrons une préparation ne contenant plus un seul globule. Si, par impossible, au cours de la manipulation, le globule rouge unique a éclaté ou s'est décomposé, il n'y aura pas de globule rouge en suspension, et le cas rentrera dans la seconde éventualité."

" En résumé, avec nos mille globules rouges, nous arrivons en quelques étapes à une préparation ultime, au-delà de laquelle on ne peut obtenir aucune préparation plus  raréfiée ".

" Demandons nous maintenant ce qui arrivera si nous procédons exactement aux mêmes opérations non plus sur 100 globules rouges, mais pour 1000 particules inséparables d'un composé chimique défini, sur 1000 atomes ou molécules, en solution dans un excipient quelconque. Il y a une différence, c'est que ces particules ne sont pas accessibles à l'observation directe au moyen des sens ; il s'agit d'une solution et non d'une suspension. Mais, dans les deux cas, le même raisonnement s'applique, et la loi du phénomène est la même. Il existe pour les 1000 molécules une solution limite, comme il existe pour les 1000 globules, si l'on peut ainsi dire, une suspension limite."

" Les mêmes considérations sont applicables, quel que soit le nombre de molécules contenues dans une solution donnée. Il est donc tout à fait certain que si la matière est composée de particules indivisibles, la dilution progressive d'un produit donné, effectuée au moyen de prélèvements partiels successifs, a une limite et ne peut être poursuivie indéfiniment."

" Or, à l'heure actuelle, la question de la divisibilité de la matière n'est plus en suspens ; la théorie atomique a triomphé. L'atome n'est plus une simple conception théorique, c'est une réalité physique, dont l'existence est établie par un grand nombre de démonstrations diverses et concordantes, et dont les caractères sont déjà connus avec une certaine précision."

" Le beau livre que M J Perrin a publié en 1913 sur « Les atomes » nous apprend que l'on connaît aujourd'hui avec une assez grande approximation le nombre d'Avogadro, c'est-à-dire le nombre de particules indivisibles que contient la molécule gramme d'un corps chimique défini. D'après des déterminations effectuées suivant plusieurs méthodes indépendantes, ce nombre est égal à 10 puissance 22, multiplié par un facteur très vraisemblablement compris entre 60 et 70 ."


Avogadro

" Ce nombre peut donc s'écrire sous la forme suivante : 60 X 10 000 000 000 000 000 000 000"

" En d'autres termes, il est de l'ordre de 60, multiplié par cent milliards, multipliés encore par cent milliards."

" Ce nombre  si grand que l'imagination ne peut se le représenter, est pourtant un nombre fini. Et il est très simple, en se basant sur ce nombre, de calculer quel ordre de dilution d'un produit chimique défini répond à l'extrême limite de la divisibilité de la matière."

" Représentons nous un liquide qui contienne en solution la molécule gramme d'un corps soluble. Cette solution contient 60 à X 10 puissance 22 particules du corps en question ; donc elle contient moins de 100 X 10 puissance 22 particules, en d'autres termes, moins de 10 puissance 24 particules. Il n'en faut pas plus pour être assuré que, au bout de 24 dilutions décimales homogènes ( ou 12 dilutions centésimales ), on en est parvenu au terme de la division du corps envisagé, et que toute dilution ultérieure est illusoire ".

" Certains Homéopathes ont répondu que les doses infinétisimales ne sont pas pour étonner le savant moderne, «  qui ne croit plus que la division de la matière s'arrête à l'atome : on connaît les électrons, on se demande même si la matière ne se résout pas finalement en vibration ». Tenter d'appliquer ces considérations à l'activité des dilutions homéopathiques serait méconnaître des données de physique assez élémentaires. Les électrons sont des atomes d'électricité sans spécificité chimique, comme le fait par ailleurs remarquer fort justement le Dr Lazare (Revue Biol. appliquée, mars 1922) ; il n'y a donc pas lieu de les invoquer ici. De plus, ces électrons accompagnent l'atome en nombre limité : ils permettraient quelques dilutions de plus , et c'est tout".

" Quant à parler de dilution de vibrations, ceci n'a évidemment aucun sens."

" Un autre argument a été emprunté à la radio activité par les homéopathes. La matière, en se désintégrant, dégage de l'énergie. Par l'extrême division homéopathique, elle en dégage peut-être également."

"Ceci est un raisonnement par analogie tout a fait illégitime."

" Rien n'autorise à penser que la dilution, si extrême soit elle, s'accompagne de désintégration atomique. Ce terme a une signification bien précise et désigne les transformations, avec émission d'énergie des corps radioactifs. Il y a désintégration du radium lorsque celui-ci (poids atomique, 226) émet des corpuscules alpha lesquels, après perte de leur charge électrique, ne sont autre chose que de l'hélium, de poids atomique 4."

" La dilution ne s'accompagne d'aucun phénomène analogue. Quant à supposer qu'elle mette en liberté une énergie d'une nature spéciale, manifestée seulement par son action thérapeutique, ce n'est même point déplacer le problème, c'est donner comme solution son énoncé sous une forme différente."

Voici un texte, on ne peut plus "limpide" quant à l'explication des limites scientifiques pour l'explication des dilutions Homéopathiques.

Comme vous pouvez le constater, déjà à l'époque, les homéopathes tentaient, grâce aux nouvelles connaissances de l'époque ( l'atome, l'électron, la radioactivité) de donner une base scientifique à l'explication du mécanisme d'action de l'homéopathie. De nos jours, plus aucun homéopathe, ne met en avant ces données scientifiques ... Car elles sont assurément fausses et prouvées comme telles ...

Mais nous avons, malgré tout, de nos jours, des concepts scientifiques, avancés par les homéopathes, tout aussi absurdes pour expliquer, par un concept scientifique, la réalité de "l'efficacité" de l'homéopathie. C'est l'épisode de "la mémoire de l'eau"  bien connu comme le plus farfelu des concepts scientifiques de notre époque dont l'expérimentation n'a jamais prouvé une quelconque réalité ...

3) La dynamisation

La dynamisation est un concept tout à fait particulier de l'homéopathie. Ce concept est le plus folklorique des théories Hahnemaniennes. Elle suppose que le fait de secouer une dilution homéopathique va lui attribuer et augmenter son pouvoir thérapeutique.

Cette "succussion" ou dynamisation d'un produit homéopathique 

Pour illustrer cette notion, rapportons les propos de Hahnemann qui vous permettra au mieux de comprendre ce concept ..

Actuellement cette succession de secousses apportées à une thérapeutique homéopathique se fait du point de vu industriel après chaque dilution, à la vitesse de 240 secousses en 7.5 secondes. ( Source Laboratoire BOIRON )

Le principe de cette « succussion » entraînant la dynamisation du principe actif, c'est-à-dire une augmentation de l'efficacité du produit,  n'a AUCUN support scientifique.

Aucune explication scientifique, aucun appareil de mesure ( Ohmmètre, Résonance magnétique nucléaire, photographie selon « la technique des Kirlian... » ) n'a pu mettre en évidence, révéler ou apporter une preuve scientifique à ce principe de dynamisation d'une dilution.

Energie, magnétisme, force vitale sont les thèmes mystiques utilisés par les homéopathes pour décrire cette dynamisation et les raisons de son efficacité ...

4) Chasser le Naturel et il revient au galop …

La notion de thérapeutique « Naturelle » octroyée à l'homéopathie et soutenue par les messages de l'industrie pharmaceutique homéopathique laisse perplexe le lecteur du Codex de la pharmacopée Française, et de la partie consacrée à l'homéopathie et à ses modes de préparation …

Car si l'on fait abstraction du fait qu'il n'y a rien dans un granule, après avoir expliqué la notion de « mur de la matière » après dilution de plus de 12 CH … on peut rester perplexe sur la façon d'obtenir les teintures mères dont le substrat n'a, dans certains cas, rien de « Naturel » !!!

Par exemple pour TUBERCULINUM nosode bien connu, les modes de préparation étaient effectués à partir de différentes sources au cours de l'histoire de l'homéopathie …

En 1879, Sawn prépara ce nosode TUBERCULINUM à partir de crachats de tuberculeux … En 1890, Burnett, homéopathe anglais utilisa, lui, des crachats et broya des poumons de tuberculeux.

En 1897 des essais de préparation de TUBERCULINUM furent réalisés à partir de la tuberculine de Kock ( Découvreur du bacille responsable de la tuberculose ) , mais sans résultats thérapeutiques de ce nosode selon les homéopathes , comme par hasard … Car utiliser les souches d'un « Allopathe » que l'on critiquait déjà à l'époque devenait sacrilège !!!

Mais on remarque que TUBERCULINUM vendu en France est TUBERCULINUM T.K. qui est une tuberculine humaine préparée avec la tuberculine brute de l'institut Pasteur, issue du bacille de Kock et cette fois cela fonctionne !!!

On retrouve également dans la pharmacopée homéopathique l'utilisation de métaux lourds comme l'Arsenic, le sulfure de Mercure, Le Plomb, La Strychnine … Des substances particulières comme des sérosités de vésicules de Zona (Herpes zoster), des extraits de putois (Mephitis putorius), les extraits de chancre syphilitique (Syphilinum), des extraits d'amygdales infectées (Tonsillinum), du pus uréthral de blennorhagie (Medorrhinum) … etc … donc rien qui semble des plus «Naturel» !!!

Mais je pense qu'essayer de chasser cette notion de « Naturel » ne fera que la faire revenir au galop dans les publicités et autres articles de revues « populaires » …

5) Les contradictions du Maître Hahnemann et de ses disciples de naguère et d'aujourd'hui.

a) Comme vous le savez ou même le pratiquez, on conseille de ne pas toucher les granules homéopathiques et de les prendre tels quels après les avoir préalablement comptés et glissés dans le bouchon pour les ingérer directement. Hors Hahnemann dans la 5e édition de l'Organon dans le paragraphe 246 écrit ceci :

"Par la même raison, l'effet d'une dose homéopathique s'accroît en proportion de la masse du liquide dans lequel on la dissout pour la faire prendre au malade, quoique la quantité de substance médicinale reste la même. Mais alors le remède se trouve mis en contact avec une surface beaucoup plus étendue, et le nombre des nerfs qui en ressentent l'effet est plus considérable. Quoique les théoriciens prétendent qu'on affaiblit l'action du médicament en étendant sa dose d'une grande quantité de liquide, l'expérience dit précisément le contraire, au moins pour ce qui concerne les moyens homéopathiques".

Il note donc que les dilutions en dose sèche sont moins efficaces que les dilutions en phase liquide. C'est ainsi qu'une dilution en phase liquide permet de réduire la cure à la moitié ou au quart du temps nécessaire avec des doses sèches. Or dans le commerce vous ne trouvez aucune mention de dilution du granule dans l'eau, encore moins de préparation déjà en phase liquide. Paradoxal n'est ce pas, puisque selon le Maître on peut guérir deux fois plus vite avec une dose homéopathique en phase liquide.

Évidemment du point de vue commercial cela pose beaucoup plus d'inconvénients, notamment de conservations !. D'ailleurs ce problème était posé par Hahnemann en son temps,  puisqu'il proposait pour éviter toute macération des solutions homéopathiques, l'adjonction de Brandy ou de morceau de charbon ajouté à la solution.

Lettre de Hahnemann à Constantin Hering, en 1836 :

"J'ai apporté quelques améliorations dans la technique de notre art et tu vas être le premier à les connaître... Comme mes médicaments sont très puissants, je dissous rarement plus d'un granule dans 7, 15, 20, 30 cuillères à soupe d'eau, comme les patients n'ont pas d'eau distillée (qui de toute façons s'altère et fermente après plusieurs jours) j'utilise de l'eau de source ou de rivière mélangée à 1-15ème ou 1-20ème d'esprit de vin ou bien je mets 3 ou 4 petits morceaux de charbon de bois dur dans la solution. Ce mélange (dont un patient souffrant d'une maladie chronique prend 1, 2 ou 3 cuillères à café chaque jour ou un jour sur deux) doit être secoué 5 ou 6 fois avant chaque prise, pour changer chaque fois le degré de dynamisation."

b) Une nouvelle contradiction intervient dans cette lettre. En effet, Hahnemann préconise après expérimentation d'effectuer une succussion, préalable à leurs prises, des solutions homéopathiques pour les dynamiser. La dynamisation entraînant l'augmentation du pouvoir thérapeutique du médicament. (Cf. Paragraphe sur la dynamisation). Y-a-t'il un seul homéopathe qui préconise à ses patients de secouer le tube de granule avant la prise pour augmenter l'efficacité de la prise. La question reste posée... !!

Cette remarque est effectuée également au paragraphe 287 de la 5e édition ou Hahnemann précise "quel que soit le nombre de secousses 1, 2, 3, jusqu'à 10 ou plus, cela augmentera progressivement la dynamisation de la solution aqueuse de remède."

c) Le saviez vous ? , Mais l'action d'une thérapeutique homéopathique se fait également par les airs !!. En effet, un disciple d'Hahnemann écrivait :

"Depuis mes dernières communications publiques sur notre Art de Guérir, j'ai acquis de l'expérience pour trouver la meilleure façon possible d'administrer les doses de médicaments aux patients et je vais vous communiquer ce que j'ai trouvé dans ce sens. Un petit granule sèche d'une des plus hautes dynamisations sous la langue ou la respiration modérée d'un récipient ouvert contenant un granule ou plus, se trouve être la dose la plus petite et la plus faible ayant la plus brève durée d'action."

d) Si vous n'êtes toujours pas convaincu, après les explications sur la dilution des thérapeutiques homéopathiques, lisez alors les propos du Dr Jacques Algazi, vice-président de la société française des médecins homéopathes spécialistes, publié dans le Quotidien du médecin du 23 septembre 1999.

"Ces cinq produits d'origine humaine et d'usage quotidien depuis de nombreuses décennies avait donc fait la preuve de leur totale innocuité. Nous savons que ces produits ont toujours été inactivés et surtout dilués de façon infinitésimale jusqu'à un point où toute molécule a disparu.".

Cet article était relatif à la suppression de l'arsenal thérapeutique des homéopathes de cinq remèdes d'origine humaine. Les homéopathes indignés de cette suppression utilisent donc, paradoxalement, pour revendiquer l'innocuité de ces thérapeutiques la fameuse dilution et l'absence de produit actif dans les granules. "Intéressant comme raisonnement, n'est-il pas !!". "Le rien n'est pas nocif !! Et encore..."

Pour les puristes les cinq produits enlevés du marché sont :
- Luesinum = Chancre syphilitique.
- Medorrhinum = Pus uréthral de blennorhagie.
- Pertussinum = Crachats de coquelucheux.
- Psorinum = Psorinum de Hahnemann.
- Morbillinum = Sécrétion naso pharyngée d'un rougeoleux.

 III - Mais alors ! Ou se trouve "l'efficacité" de l'Homéopathie

1) L'effet placebo

Alors où est l'efficacité ressentie par le patient, lorsqu'il utilise les techniques homéopathiques. Et bien tout simplement dans l'effet placebo ou dans le devenir naturel de certaines pathologies destinées à guérir spontanément.

Nous allons voir dans un premier lieu ce que représente l'effet placebo. Tout d'abord il faut distinguer en médecine 2 types de signes appelés aussi symptômes qui orientent le médecin vers un diagnostic ou une hypothèse diagnostique :

- Les signes fonctionnels, c'est-à-dire les signes ressentis par le patient. La douleur est un signe fonctionnel, et l'on sait qu'elle est exprimée différemment en fonction du patient. Aucun système de mesure scientifique, ne peut mesurer ou objectiver ce signe.

- Les signes physiques sont par contre des signes objectivables. Le pouls, c'est-à-dire la mesure du rythme cardiaque est un chiffre objectivable et indépendant du patient (sauf circonstance particulière de stress ou d'effort). Ainsi les médicaments diminuant le rythme cardiaque, que l'on appelle les bêta-bloquants ont une efficacité objectivable et donc un effet placebo moindre, car sans influence du patient.

L'effet placebo est donc l'effet bénéfique d'un médicament ne possédant aucun pouvoir thérapeutique, sur des signes non ou peu objectivables. Cet effet est d'ailleurs majoré, si l'on fait l'éloge de la thérapeutique. C'est la raison pour laquelle, les études comparant un principe actif et un placebo se font selon une technique dit " en double aveugle ", c'est-à-dire que le patient comme le médecin qui prescrit, ne connaît la réelle composition de la gélule prise (Soit placebo, soit principe dit actif étudié). D'où également, le fait que la technique homéopathique fonctionne particulièrement bien chez des patients "sensibilisés", voir même fanatisés, par cette méthode de traitement.

Pour "détendre" l'atmosphère sérieuse de ce sujet et prendre un exemple plus concret sur la mise en évidence de l'effet placebo. Nous allons consulter ensemble le dossier pharmacologique du laboratoire ayant commercialisé le Viagra. Médicament bien connu depuis quelques temps, comme thérapeutique des troubles de l'érection "chez l'homme".

Dans cette étude a été réalisée, comme pour toute étude d'un nouveau médicament, une expérimentation permettant de prouver l'efficacité réelle de la molécule. Cette expérience se fait, bien sûr, contre placebo. On tire au sort plusieurs patients que l'on repartit pour former des groupes homogènes et l'on  donne à chaque groupe une dose de Viagra de posologie différente 25 mg, 50 mg, 100 mg sans oublier  un  groupe recevant un Véron (Placebo). Après 3 mois de traitement sans que le patient ne sache réellement ce qu'il prenait, la question suivante lui a été posée: " Le traitement a-t-il amélioré vos érections ? ". Et l'on obtient le graphique statistique suivant 

( Graphique tiré du dossier pharmacologique du Viagra :  sildénafil )

On peut ainsi conclure par cette expérience que l'action du Viagra semble être dose-dépendant puisqu'en donnant des posologies croissantes de principe actif, on obtient plus de patients satisfaits de leurs érections. Mais il ne faut pas oublier le chiffre de 25 % correspondant aux patients ayant bénéficié du placebo. On remarque alors "que le placebo a une action dans 25 % des cas ". Je vous sens actuellement dubitatif dans votre réflexion. Mais ceci est justement l'effet placebo !!. Ce que l'on peut également conclure, est que le Viagra améliore l'érection de façon significativement supérieure au placebo (p<0.001). Le Viagra est donc " efficace ". 

Revenons maintenant à nos granules. Aucune étude comparant médicament homéopathique et placebo n'a pu mettre en évidence de différence significative entre eux. Il n'y a donc pas plus d'efficacité du médicament homéopathique, que du placebo. 

Bien sûr les homéo sympathisants vont vous énoncer toutes sortes de concepts expliquant son intérêt.

Par exemple, les homéo sympathisant prônent l'individualité et la prise en charge globale du patient et non le cas de sa maladie : Pourquoi ? Le médecin habituellement ne voit-il pas le patient dans sa globalité ? 

Malgré tout cette prise en charge globale du patient est poussée à l'extrême dans l'homéopathie, avec par exemple des symptômes associant chez un patient - Cheveu blond, une transpiration du cuir chevelu, un dégoût des fruits, des migraines et une douleur du genou ( seule raison pour laquelle vous consulterez ). Et bien le traitement que vous recevrez sera censé vous guérir d'une transpiration excessive, de votre migraine péri-menstruelle et de votre arthrose du genou. Mais attention il n'y aura aucune justification diagnostique à la prescription de ce médicament, mais uniquement la prise en compte de vos symptômes ( donc la similitude des effets occasionnés chez le sujet sain ). Dans l'homéopathie l'étape diagnostique est complètement shuntée et l'on passe directement des signes ( ou symptômes ) aux traitements.

On se demande d'ailleurs, pourquoi cette discipline est réservée aux seuls médecins, puisque l'étape diagnostique qui est, quand même, le pivot central du raisonnement médical est inutile dans l'élaboration d'un traitement. Une personne sachant parfaitement rechercher et interpréter les symptômes pourra directement passer aux traitements qui découlera de ces mêmes symptômes, grâce à la "Matéria Médica Pura"

2) Explication sociale de son succès

Le succès de l'homéopathie s'articule autour de 4 thèmes :
- Le colportage d'une technique à travers des médecins dont le titre ne correspond pas cette compétence.
- Le soutient gouvernemental d'une technique dont l'efficacité n'est pas prouvée.
- La propre responsabilité des " Allopathes ".
- Le comportement individuel de chacun et l'attirance vers ce qui n'est pas dans le commun.

a) Le colportage d'une technique à travers des médecins dont le titre ne correspond pas ou peu à cette compétence.

Il n'existe aucun diplôme récompensant l'enseignement de la technique homéopathique. D'ailleurs un article du conseil de l'ordre des médecins dans le bulletin de l'ordre des médecins d'avril 1998 écrivait "Pour s'assurer de la compétence des médecins homéopathes a la formation parfois incertaine, l'ordre souhaite un enseignement plus structuré".

On pouvait également noter dans ce même bulletin de l'ordre, "l'homéopathie étant une méthode thérapeutique non encore évaluée, l'ordre national préconise une évaluation scientifique". Il était temps, à l'aube du 21e siècle !!!

Les titres médicaux reconnus en France sont les suivants :

- Doctorat de médecine
- CES
- DES = Diplôme d'études spécialisées.
- DESC
- DU et DIU = Diplômes (inter) universitaire
- Capacités

Car peu de médecins tiennent leurs connaissances en homéopathie, d'un enseignement. De plus cet enseignement est le plus souvent privé et moyennant finance. En effet, aucun diplôme n'est demandé par le conseil de l'ordre pour justifier de leur titre "orientation en homéopathie"  appliqué sur leurs plaques. Si je souhaite actuellement m'engager dans des prescriptions homéopathiques, aucune connaissance, aucune formation et aucun diplôme ne me sera demandé. L'Homeopathie n'est pas une spécialité, mais une "Orientation" ... L'envoi d'un courrier au conseil de l'ordre avec souhait de modification de ma plaque en ajoutant "l'option", "Orientation en Homéoapthie"  suffira !!! 

Plusieurs facultés enseignent l'Homéopathie avec délivrance d'un DIU tel que les facultés de médecine - Besançon, Bordeaux, Lille, Limoges, Lyon, Marseille, Paris-Nord et Poitiers.

Le conseil National de l'ordre des Médecins note sur les diplômes d'université (DU) et les diplômes inter-universitaires (DIU) :

" Ce ne sont pas des diplômes nationaux : ils sont internes par rapport à l’université où ils sont enseignés, ils figurent dans l’article L.613.2 du code de l’Education. On les retrouve parfois sous leur ancien nom de Certificat d’Université (C.U.). Il y en a deux catégories : les D.U. et les D.I.U.. Le simple Diplôme d’Université (D.U.) est déposé, enseigné et évalué dans une seule Université.

Le Diplôme Interuniversitaire (D.I.U.) est, lui, organisé en commun par plusieurs Facultés, issues d’Universités différentes ; son règlement est naturellement le même d’une Université contractante à l’autre.

Qu’ils soient D.U. ou D.I.U., leur création est faite par un vote du Conseil d’Université. Les établissements ne reçoivent aucun fonds d’Etat pour le fonctionnement de ces diplômes qui fonctionnent donc sur fonds propres.

Ils sont essentiellement destinés à des étudiants à partir du 3ème cycle et des professionnels de santé, dans le domaine de leur formation permanente. Les D.U. et D.I.U. sont d’une ampleur très variable, tant dans leur extension géographique (certains sont presque nationaux), que dans les exigences de leur programme. Actuellement il en existe des milliers en France, car leur création épouse les progrès de la médecine ; des dizaines naissent chaque année, des dizaines meurent en fonction de l’actualité scientifique.

Ils ne sont que rarement reconnus par l’Ordre des Médecins, du fait des risques de confusion de leur titre avec celui de diplômes nationaux et du fait de leur diversité. Ils ont cependant une très grande utilité dans la formation médicale, même si leur rôle n’est pas officialisé. Souvent auparavant, plus rarement maintenant, les D.U. étaient appelés certificats d’Université."

Beaucoup de sous entendus "commerciaux" dans cette description des DU et DIU, n'est t'il pas !!!

Il est également certains, que si la médecine française passait dans un régime de fonctionnarisation, les techniques médicales alternatives, pratiquées par des médecins, disparaîtraient d'elle-même. L'exemple en est donné par la grande Bretagne ou l'homéopathie n'est pas entretenue par les médecins et est classiquement ouvert à d'autres professionnels (sans remboursement, bien sur !). 

L'exemple en est également fourni par l'absence d'utilisation de ces thérapeutiques en milieu hospitalier. Nos professeurs seraient t'il si stupides pour ne pas utiliser un traitement efficace et sans effet secondaire, alors qu'ils sont en devoir de respecter le "primum non nocére" ? (avant tout ne pas nuire), donc d'utiliser les thérapeutiques les moins nuisibles pour guérir.
 
b) Le soutient gouvernemental d'une technique dont l'efficacité n'est pas prouvée.
 
Le remboursement des traitements homéopathiques est fixé à 65 % (passé à 35% depuis Décembre 2003) alors que leur efficacité n'est pas démontrée et qu'il existe une AMM (Autorisation de mise sur le marché) particulière de ses traitements, ne nécessitant pas pour les laboratoires fabricants de prouver leurs efficacités.

Suivant le décret du 30 janvier 1998  "Pour un médicament homéopathique soumis à autorisation de mise sur le marché, compte tenu de la spécificité de ce médicament, le demandeur est dispensé de produire tout ou partie des résultats des essais pharmacologiques, toxicologiques et cliniques lorsqu'il peut démontrer, par référence détaillée à la littérature publiée et reconnue dans la tradition de la médecine homéopathique pratiquée en France, que l'usage homéopathique du médicament ou des souches homéopathiques le composant est bien établi et présente toutes garanties d'innocuité."

Pourquoi ce soutient gouvernemental ?. L'industrie homéopathique française est florissante. Les laboratoires Boiron et Dolisos se partagent marché français et européen avec le laboratoire allemand Heel.

Le chiffre d'affaire du laboratoire Boiron selon des sources économiques est de 1.25 milliards de francs en 1996. Il est vrai que ce chiffre ne représente pas le total des thérapeutiques remboursables par la sécurité sociale. Boiron présente à la consommation d'autres thérapeutiques homéopathiques non remboursables comme par exemple l'oscillococcinum utilisé dans le traitement préventif ou curatif des "symptômes" grippaux (pas de la grippe) alors que ce n'est qu'une préparation effectuée à base de cœur et foi de canard de barbarie.

Le similimum est tout à fait certains, pour ceux qui ont suivi les théories d'Hahnemann, n'est ce pas !!. Arrêter des a présent de manger du canard, car étant des sujets sains, vous allez certainement présenter des signes grippaux...

c) La responsabilité "des Allopathes" ou le paradigme du Morveux ...

Le mea culpa des "Allopathes" doit être mis en avant comme co-responsable à l'essors de la demande homéopathique en France. Ce "paradigme" peut être illustré par le cas clinique du "Morveux" ... Vous savez ... le gamin des années 1950 qui traîne la rue après l'école, vêtu de sa seule chemise sous la pluie et qui joue à la guerre des boutons avec les voisins d'en face ... Il rentre à la maison après s'être fait déculotter par les copains et sa mère lui rétorque pour la Nieme fois "prends ton mouchoir" et dits bonjour à la dame ...

Ce gamin, médicalement parlant, présente un écoulement intarissable verdâtre qui lui mange la lèvre supérieure ... Cette lèvre supérieure est rouge vif et irritée par la morve caustique et le mouchage itératif ... Il n'a pas de température, il court dans la rue pour aller à la rencontre des copains, mange comme quatre et dort du sommeil du juste ...

Mais ou est passé ce morveux, en 2004 ?? Est ce une espèce en voie de disparition ou une extinction de l'espèce ...

Très simple ... Selon les Darwinistes contemporains, le morveux a évolué en"petit malade" adepte des chaises d'une salle d'attente de médecin et occupé à déchirer les pages d'une revue en attendant son tour ... 

La maman est inquiète de cette morve pas encore verte, qui coule, sans cesse, du nez de son enfant, avec à l'esprit l'idée d'une "maladie" plus grave qui pourrait prendre tournure ... Envahit par l'angoisse d'être une mauvaise mère qui laisserait son enfant sans soins ... Le nez qui coule ce n'est pas normal et il faut que cela s'arrête ...

Le médecin est ravi que sa salle d'attente soit pleine, et ne peut que donner raison a cette mère inquiète, ravis d'avoir bien fait d'amener son enfant ... Et l'engrenage commence ... Car après avoir rassuré la maman sur « le réel » intérêt de voir son enfant "malade" ... il faut le traiter par ce que le médecin a de meilleur ... c'est à ce moment " que l'antibiotique devient automatique " ... car cet enfant dont le seul traitement, a ce stade, devrait être de "se moucher" ... peut, avec la théorie du "il se peut que" et du principe de précaution, être réellement "Malade"dans quelques jours ... et la réalité de cette "vraie" maladie serait un échec pour le médecin et un mécontentement pour la maman qui s'y était "prise à temps pourtant" !!!

D'autres solutions auraient put être proposé, comme de lui demander de revenir dans 24 a 48 heures, si différents signes étaient présent ... mais ce serait le désaveu de la bonne opportunité de cette consultation pour la mère, et ce serait le "désespoir" de ne pas revoir aussi souvent son "petit malade" pour le médecin ...

Ne pas prescrire d'antibiotique et le médecin tombera sur la maman névrosée qui considérera que son enfant ne sera correctement traité que par cette substance magique, alors que le seul traitement ne pourrait être que le mouchage ... ou sur la maman adepte du bio qui en aura marre d'un enfant "tout le temps" malade, même si morveux n'est pas une maladie ... et qui ira chercher dans l'homéopathie le fameux concept si "porteur" du naturel, de la stimulation des défenses immunitaires, du "doux" et de l'innocuité, alors que le traitement reste toujours et uniquement "le mouchage de son enfant" ...

Voici les mécanismes de la déviance médicale ainsi exposés et directement liés, non pas à une relation « médicale » avec son patient, mais à une relation et un comportement typiquement "commercial" ... et cet aspect du mécanisme de penser des médecins est exploité par les laboratoires pharmaceutiques qui mettent en place toute une stratégie également "commerciale" pour orienter, cadrer, influencer le médecin dans ses stratégies de choix thérapeutique, lorsque ce n'est pas pour influencer la prescription de traitement dans des indications qui n'ont pas lieu d'être traitées ou des pathologies purement imaginative ...

On voit ainsi progressé les chiffres d'affaires des laboratoires pharmaceutiques, en relation directe avec les pathologies iatrogènes que l'on constate chez des patients hauts consommateurs de "cachous" qui auraient au mieux put n'être que rassuré ... et qui a la première occasion qui passe chercheront à ne plus subir la saignée et les purges de notre monde moderne …

Et la boucle est bouclée, ou chacun influx sur l'autre pour les bienfaits financier des uns et la réassurance intellectuelle des autres ... Dommage que la réassurance soit si chère, même si cette réassurance n'a pas lieu d'être substituée par des techniques médicales moins cheres, mais non éprouvées, car elles ne répondent pas plus, avec honnêteté, à cette angoisse existentielle savamment distillée et orchestrée par les tireurs de ficelles !!!

On doit certes, faire tout ce que l'on peut, mais en aucun cas faire n'importe quoi ...

« Homéopathes » et « Allopathes » … L'industrie pharmaceutique vous salut

d) Le comportement individuel de chacun et l'attirance vers ce qui n'est pas dans le commun.

Il est particulier de voir l'attitude de tout à chacun, lors de la prise en charge d'une pathologie plus ou moins lourde. Pour ce qui est du choix du lieu de prise en charge, même si les compétences médicales se trouvent à 2 pas de chez eux, certains patients chercheront toujours à aller au plus loin. (De la petite ville, on souhaite aller vers le Centre Hospitalier Régional CHR. Habitant le chef lieu du département, on souhaite aller au Centre Hospitalier Universitaire CHU. Habitant dans la ville du centre hospitalier universitaire on souhaite aller à Paris... Mais alors ou vont les Parisiens ? A New York, peut être !!!).

Pour le choix thérapeutique, c'est la même chose. Pourquoi utiliser " l'allothérapie " (mot que je déteste car je n'ai pas appris l'allothérapie, mais la Médecine avec un grand M), pratiquée par tous, alors que l'on propose d'autres "alternatives". C'est un des exemples du " snobisme médical " d'une certaine classe socio professionnelle. Car effectivement, il existe une relation entre classe socio professionnelle et consommation de thérapeutique homéopathique.

Le profil du consommateur de ces traitements est du point de vue Ethnologique ce que j'appel " le pseudo intellectuel ", c'est à dire la personne cherchant à avoir un avis sur toute chose, mais n'allant pas plus loin dans la dissection de ses idées ou de ses propos.

Il est vrai que cela demande du temps et une quête personnelle de " sa " vérité. Alors on prend, ce qui passe et semble cohérent,  pour le remettre à son propre compte sans avoir fait l'effort de prendre diffèrent avis sur la question. On entre ainsi de plein pied dans certains phénomènes de société, bien mieux décrit que moi dans la littérature que son, la Rumeur, le Ouïe dire, la Calomnie et peut être même le pamphlet qui sait... !!!

 

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